Le Mondial 1999

Si c’était à refaire
lundi 19 février 2007
par  Stango
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Le 6 Novembre 1999, la France est battue par l’Australie en finale de la Coupe du Monde, 35-12. Pierrre Villepreux, homme de terrain de l’équipe de France, revisite l’événement.

"D’abord, je n’aurais pas choisi de partir aux Samoa, Tonga et Nouvelle zélande en juin 1999. Cette tournée fut calamiteuse. Il était idiotde s’engager dans un tel périple juste avant la Cope du Monde. Ce n’était pas ainsi que l’équipe pouvait gagner en confiance. La question n’était pas de se cacher ses insuffisances, mais d’être ambitieux. Notre problème était, à ce moment-là, de former des hommes à pratiquer le jeu que nous voulions mettre en place, Jean-Claude Skrela et moi. Or l’expérience m’a prouvé qu’un tel résultat est atteint dans la facilité, pas dans la dificulté. Dans l’esprit des gens, il y a toujours des meilleurs choix de joueurs à faire. Ces choix étaient faits collectivement. Et je ne me suis jamais réellement battu quand je n’étais pas d’accord. Le collectif me paraissait plus important que le reste. J’aurais pris Galthié dès le départ mais il a été sacrifié. Dans un contexte plus général, mon choix se serait porté sur des joueurs capables de prendre des risques. Capables aussi d’accepter leurs erruers sans se recroqueviller comme ce fut parfois le cas. Je n’était pas le patron du système mais je reste solidaire du staff.

L’équipe se trouvait dans une poule dont il était impossible de ne pas sortir. Elle était déjà en quart de finale. Alors nous aurions dû, en guise de préparation à la phase éliminatoire, disputer ces premiers matchs avec un désir fou d’envoyer le plus de jeu possible. Je n’ai pas été suivi. Les joueurs n’adhéraient pas à cette idée. Ils renâclaient. Les critiques les touchaient et ils se sont crispés. Il fallait insister sur cet idée du jeu à tout-va, quitte à aller au Clash. Finalement, l’équpe a opéré en demi-teinte. Elle s’est contentée de quelque chose de trop restrictif.

En quart, elle réussit un bon match contre l’Argentine. Rien à redire. La demi-finale contre la Nouvelle Zélande, nous l’avons préparée la trouille au ventre. Les joueurs s’attendaient à prendre un correction. A la mi-temps, on leur dit de jouer au pied pour qauter le seul rideau défensif, et ça a marché deux fois de suite. Nous battons les Blacks donnés largement favoris. Si l’on joue dix fois ce match...

Après l’erreur est de ne pas avoir enfermé, dès la fin de la dem-finale, toute l’équipe dans un blochaus. Il fallait couper les joueurs du monde. Les frustrer et les mettre dans une énorme colère. C’est un regret. La gestion de la semaine n’a pas été bonne. la finale a été préparée sur des bases ambitieuses et cela n’a pas suffit. Les 80 000 spectateurs de Twickenham, mais aussi tous les Britanniques, étaient de notre côté mais nous étions absents. L’équipe a alors joué pour se faire battre. Elle perd ses ambitins et retrouve la peur d’entreprendre."


Interview Pierre Villepreux (Novembre 2006) - Midol Mag - Jean Luc Gonzales


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