Philippe Sella

« Confiance en ce groupe »
mercredi 29 août 2007
par  Stango
popularité : 1%

Fort de trois Coupes du monde disputées et 111 capes sous le maillot français, Philippe Sella jette un œil avisé sur les ambitions du XV de France. L’ancien centre se montre confiant sur les chances des Bleus.

Il est un peu plus de 9h00 ce mercredi matin a restaurant « Les Ombres » du Quai Branly à Paris, lorsque Philippe Sella se prête au jeu des questions à l’initiative de Visa, un des partenaires de la Coupe du monde. L’ancien recordman de sélections et centre emblématique fait partie des cinq joueurs collaborant avec le groupe bancaire, en compagnie de l’Australien John Eales, le Sud-Africain Joël Stransky, le Néo-Zélandais Zinzan Brooke et l’Anglais Martin Johnson. Décontracté et affable, l’ancien Agenais fait le point sur l’actualité du XV de France.

La préparation Les deux rencontres face à l’Angleterre et le pays de Galles me donnent confiance en ce groupe. Il faut garder les pieds sur terre, éviter l’euphorie et se focaliser sur la compétition désormais. On sent de la volonté de l’humilité, de la force et de la sérénité. C’est bien de finir la préparation avec des victoires et des certitudes. Le fait d’avoir dominé le dernier Tournoi n’est pas anodin également, cela donne quelques gages. Aujourd’hui, l’équipe de France est en place sur son organisation, son rideau défensif, et son utilisation des ballons de récupérations, si importants dans le rugby moderne.

Les satisfactions Je veux souligner la prestation de Nicolas Mas. Il a été très efficace en rentrant à Cardiff, malgré une préparation plus courte. Il a parfaitement tenu à gauche alors que c’est un pilier droit. C’est une garantie supplémentaire, après le forfait de Marconnet, le meilleur pilier français. Même absent, sa volonté va irradier tout le groupe pendant la compétition. J’ai été bluffé aussi par la performance de Cédric Heymans à l’arrière, qui pourra suppléer Clément Poitrenaud le cas échéant. En troisième ligne, Thierry Dusautoir m’a beaucoup plus. Il n’a eu de cesse d’avancer dans les impacts à Marseille contre les Anglais. Jérôme Thion est également très présent et abat beaucoup de travail.

« Se servir de la pression »

Le match contre l’Argentine Il va y avoir une pression terrible sur ce match d’ouverture, face à un adversaire qui a souvent posé beaucoup de problèmes à l’équipe de France. Les Pumas arrivent avec une bien meilleure préparation que pour les précédentes éditions et je les vois tout à fait se hisser en quart de finale. La pression n’est pas mauvaise, il faut s’en servir.

La concurrence Le groupe est très riche et il n’y a vraiment pas de XV type. Beaucoup de joueurs sont très proches, à l’image de la concurrence terrible en troisième ligne. L’ambiance est extraordinaire pour l’instant, chacun souligne que la Coupe du monde se gagnera à trente. Après, il faut voir le déroulement pendant la compétition. Il y aura des joueurs blessés après l’annonce du premier groupe contre l’Argentine, c’est normal. Personne n’a envie de se retrouver en costard. Il sera important à chaque fois de bien encadrer ces joueurs.

Le style de jeu Les Bleus ont proposé plusieurs facettes, en fonction des caractéristiques de chacun. Au niveau des trois-quarts, le bloc 10-12-13 est particulièrement solide, sachant jouer debout avec un jeu au pied performant. Défensivement, l’ensemble est costaud, avec très peu de fautes d’indiscipline.

Quelle charnière ? Nous avons deux paires au profil différent. Pendant très longtemps, on s’est demandé qui serait aligné en 9, en 10. Je pense que Skrela et Mignoni débuteront contre l’Argentine, dans le sillage du Tournoi et du premier match de préparation à Twickenham. David (Skrela) a effectué de gros progrès cette saison. Cette émulation profite aussi à Frédéric Michalak, dont la vivacité et la gestuelle restent uniques, et qui fera une grande Coupe du monde.

« Fabien Pelous, un Monsieur »

Pronostic Je rêve d’une finale France-Nouvelle-Zélande, qui rappellerait l’affiche de la première finale il y a 20 ans maintenant (Ndlr : victoire des Blacks, 29-9). En souhaitant bien sûr un résultat cette fois en notre faveur...

Le record de Pelous (112 sélections contre 111 à Philippe Sella) Tout d’abord, j’ai pleuré d’avoir été dépassé (Rires). Il se donne à fond depuis douze ans maintenant. C’est vrai que nous faisons quasiment un sport différent, moi en tant que centre et lui comme deuxième ligne. C’est un roc, un immense champion, il a toujours réussi à toujours revenir après les blessures et les baisses de régime. Il a eu des mots très gentils pour moi après le record, c’est un Monsieur.


29 août 2007 - 13 h 12 - Mathieu BAHUET


Commentaires

Navigation

Articles de la rubrique