Gregan, la légende

Australie
mardi 24 mars 2009
par  Stango
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Joueur le plus capé de tous les temps, George Gregan est déjà entré dans la légende du rugby, en remportant aussi la Coupe du monde en 1999. Souvent critiqué, il n’a pourtant jamais trouvé de rival à sa mesure en Australie. La Coupe du monde lui servira de jubilé, le rugby perdra ensuite un grand bonhomme.

Et si George Gregan était le plus grand joueur de tous les temps ? La question n’est pas très populaire, et risque de faire bondir nombre de spécialistes de l’ovalie. Certes, le demi de mêlée australien n’est sans doute pas le joueur le plus doué de l’histoire, le plus flamboyant, le plus spectaculaire. Il n’empêche que c’est un monument qui collectionne les records et qui présente un palmarès hors du commun. Joueur le plus capé de tous les temps avec 127 sélections chez les Wallabies, Gregan est champion du monde en 1999, avant de mener les siens à la finale à domicile en 2003. Il a aussi remporté deux fois le Super 12 avec les Brumbies, et deux fois les Tri Nations. Depuis sa première sélection en 1994, il n’a été que sept fois remplaçant, et a été capitaine de l’Australie à 57 reprises, à deux capes seulement du record détenu par Will Carling. Cette litanie de chiffres est éloquente : à 33 ans, Gregan reste l’un des meilleurs demis de mêlée du monde, même s’il a sans doute perdu de sa vivacité. Et pourtant il n’est pas très apprécié en Australie, où on lui reproche son manque de charisme, sa distance, ou même ses activités extra-sportives.

Né en Zambie, il a longtemps été un exemple d’intégration et a toujours défendu les minorités. Il a aussi créé sa fondation en 2004 pour venir en aide aux enfants épileptiques, après la découverte de la maladie chez son fils. Tout cela devrait lui valoir les honneurs, mais Gregan n’a jamais été très intéressé par les médias, et fait assez peu d’efforts pour plaire, à l’inverse de son prédécesseur à la tête des Wallabies, un certain John Eales, véritable idole sur l’île continent. Sur le terrain, Gregan reste pourtant incontournable et forme avec Stephen Larkham l’une des meilleures charnières de tous les temps. Malgré une année 2005 cauchemardesque (8 défaites en 13 rencontres), où il fut vilipendé sans relâche, il a tenu bon et revient à son meilleur niveau. Formidable compétiteur, il sera bien prêt pour son dernier défi en France, afin de marquer un peu plus l’histoire de son sport.


Par Aymeric MARCHAL (Léquipe.fr)


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