Jonny Wilkinson devrait être une des stars de la Coupe du monde. Devrait car le petit prodige anglais, héros de l’édition 2003, collectionne depuis les blessures, à tel point qu’avant son retour pour le Tournoi, sa dernière sélection remontait au 22 novembre 2003 et la fameuse finale contre l’Australie (20-17). Auteur du drop victorieux pendant la prolongation, "Wilko" est alors au sommet de son art, après une compétition où il aura fait gagner l’Angleterre quasiment à lui tout seul, par la précision de son jeu au pied mais aussi par son génie tactique. Il devient instantanément une star, et accessoirement le joueur le mieux payé de l’histoire. Sélectionné dès 1998 (à 19 ans), Wilkinson acquiert très vite de l’expérience, et Clive Woodward se montre très patient avec son protégé, conscient qu’il tient là une perle.

Préparé et même programmé pour cette Coupe du monde australienne, Wilkinson a littéralement explosé en vol après, manquant la bagatelle de 112 matches à cause de nombreuses blessures, à peu près partout (épaules, genoux, cervicales, adducteurs, et même une appendicite !). Depuis le début de la saison, il n’a joué que trois matches avec son club, Newcastle. Suffisant toutefois pour que Brian Ashton le rappelle dans le squad anglais pour le tournoi, signe éloquent de son aura et l’attente qu’il suscite dans une équipe aux abois. S’il n’est pas blessé, il sera évidemment présent en France cet automne. Et en tant que titulaire, car aucun de ses rivaux (Goode, Hodgson) ne s’est imposé en son absence. Reste à voir s’il peut retrouver son niveau après trois saisons noires. Voilà peut-être son plus grand défi.