L’heure des mises au point

dimanche 27 mai 2007
par  Stango
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La déception de la descente a délié les langues à Agen. Les raisons de la colère sont diverses, qu’on se place du côté des joueurs ou des dirigeants. Mais le résultat est là et il va vite falloir se remobiliser.

Que s’est-il passé ? Comment une équipe huit fois championne de France, cinquième du Top 14 l’an dernier et huitième 23 journées sur 26 a-t-elle pu descendre en Pro D2 ?

La réponse appartient au club, sûrement. Aux joueurs autant qu’aux dirigeants. Mais à l’heure de donner des explications, ils se renvoient la balle. Ça ne date pas d’hier, Agen ne va pas bien. Et tout explose désormais. Après les larmes, c’est l’amertume qu’on lit sur le visage des joueurs à la sortie des vestiaires. Enfin autorisés à parler, ils ne mâchent pas leurs mots : "Nous sommes responsables parce que c’est nous qui sommes sur le terrain, avoue l’ouvreur François Gelez, qui n’a pas encore donné sa décision quant à son avenir au club. Mais quand il n’y a pas de travail, ni physique, ni tactique, ni technique pendant neuf mois, ça donne ce résultat. Pendant la trêve, les autres équipes ont travaillé alors que notre jeu s’est étiolé."

"Nous avions tiré la sonnette d’alarme"

Le tandem Faugeron-Van der Linden, limogé après la défaite à domicile contre Narbonne (19-26) début avril, est bien sûr visé. Un autre "historique", Luc Lafforgue, abonde dans ce sens : "Tout le monde est abattu mais ce n’est pas ce soir que nous sommes descendus. Cela faisait longtemps que la relégation nous menaçait. Nous allons assumer. L’ailier, les yeux encore rougis, est amer. C’est un énorme gâchis. On entendait parler d’Agen 2010 depuis septembre... Il y a eu une erreur de communication à ce niveau. On aurait mieux fait de se concentrer sur notre saison, charnière elle aussi. Voilà le résultat du manque de travail de cette saison. Ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme..."

Souvent effectivement, les joueurs ont fait part aux dirigeants de leur mésentente avec leurs nouveaux entraîneurs. Mais l’encadrement a mis du temps à les entendre. "Nous avons tardé à prendre la décision de limoger les entraîneurs et nous avons favorisé ce climat instable, reconnait le président Daniel Dubroca, meurtri lui aussi. Mais voilà ce que ça donne quand on est pro et qu’on ne veut pas se soumettre et adhérer pas au projet de jeu proposé..."

Les choses sont loin d’être réglées semble-t-il. Une réunion aura lieu lundi, avec Dubroca, Lubrano, Broncan et d’autres dirigeants, pour préparer l’avenir. Les noms des deux futurs entraîneurs seront dévoilés à son issue. Le tandem Crenca-Bouic aurait la côte.

Mais les discussions devraient être animées. Pour Henry Broncan, directeur du rugby du SUA, il faut revenir aux "bases". "Le groupe sera resserré. Il faut rebâtir sur une identité régionale. Je n’ai rien contre les étrangers mais je peux vous dire qu’il y en aura moins et qu’ils parleront tous français en octobre." Bref, l’ancien auscitain veut faire tout le contraire de ce que prévoyait le projet Agen 2010. Il en est conscient. "Nous allons en discuter", répond-il seulement. Quoi qu’il en soit, Agen fêtera son centenaire en Pro D2.


Rugbyrama - Emilie DUDON, envoyée spéciale


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