Même si cela ne se faisait pas vraiment ressentir sur le terrain, l’équipe en forme du Pro D2 depuis début mars avaient besoin de souffler et de recharger les batteries. "C’était une nécessité après une série de dix matchs consécutifs. En plus, nos joueurs avaient été touchés par des épidémies de grippe et de gastro. Comme on dit, ils étaient rincés et nous les avons retrouvés frais", confirme Christian Lanta, entraîneur des avants. Comme l’obligeait le calendrier, les joueurs étaient au repos forcé et complet durant une semaine entière avant de retrouver les terrains d’entraînement. "Nous leur avons demandé de se consacrer à d’autres occupations et de ne pas penser au rugby ".

Un risque de coup d’arrêt ?

Reste qu’avant la mini-trêve, Agen avait entamé une série de quatre succès consécutifs. Série en cours... Mais les Lot-et-Garonnais n’auraient-ils pas été stoppé dans leur élan ? "Nous n’avons pas peur du coup d’arrêt. Nous avons déjà vécu une série de sept victoires qui avaient pris fin à Oyonnax (défaite 19-3). C’est le lot de toutes les équipes, nous connaîtrons d’autres défaites d’ici la fin de saison. Mais les acquis sont là et ils ne se sont pas envolés en une semaine", corrige Lanta. Agen (3e) aura rapidement un élément de réponse avec un déplacement qui s’annonce périlleux samedi sur la pelouse de son plus proche poursuivant, La Rochelle (4e). "Je préfère penser que ce sera compliqué pour eux. Un de nos buts est de rester la meilleure attaque comme quand nous nous étions déplacés au Racing. Nous avions perdu mais inscrit trois essais contre deux. L’objectif est tout simplement de mettre en place notre jeu".

L’équipe qui remportera cette rencontre aura certainement fait un grand pas vers les demi-finales. Des demies qui deviennent de plus en plus accessibles pour Agen, pourtant 10e au soir de la 7e journée, même si le staff préfère se montrer prudent en insistant sur le fait que l’équipe agenaise est une formation en construction. "En début de saison, nous visions le milieu de tableau sans savoir où nous allions. La progression a été plus rapide que prévu mais il ne faut pas accélérer les choses. Maintenant, ce n’est que du bonus. Si des opportunités se présentent, nous les saisirons mais nous ne changerons pas notre approche des matchs". Garder les pieds sur terre et ne pas se mettre de pression particulière : voilà le message adressé aux joueurs.

La possibilité d’une demie à domicile

Pourtant, en possèdant sept points d’avance sur le 6e, premier non qualifié pour les phases finales, il apparaît difficile de ne pas penser à une éventuelle demie. Ne pas s’offrir une possibilité d’accéder au Top 14 deux saisons après l’avoir quitté prendrait même des allures de désillusion. Même si le calendrier n’a pas vraiment gâté les Agenais en cette fin de saison : "Nous allons nous déplacer à Albi et La Rochelle qui, outre le Racing, sont les deux clubs qui ont affiché clairement leurs ambitions de montée. Ce sera donc une bonne occasion de se jauger".

Si les choses ne bougeaient plus, Agen pourrait même viser une demi-finale à domicile, sésame attribué aux 2e et 3e de la phase régulière. "Si les Rochelais nous battent, ils peuvent faire un sans-faute et donc assurer la 2e ou 3e place. De notre côté, il faudrait alors presque tout gagner pour y parvenir. Si nous accrochons une demie, ce sera déjà fantastique ", affirme Christian Lanta. Toujours autant de prudence... Avant un brin d’optimisme : "Nous ne serions pas une victime en jouant une demie à l’extérieur. Nous avons prouvé que nous étions capables de nous imposer hors de nos bases. Et une demie reste une demie, c’est un match particulier et je ne suis pas certain que jouer à domicile est déterminant".