Il a mis à peine plus d’une semaine pour revenir dans le groupe. Et encore, il aurait pu jouer dès le week-end dernier si la LNR avait homologué sa licence assez tôt... Avec lui, tout va toujours vite de toute façon. Que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens d’ailleurs. Rupeni Caucaunibuca portera de nouveau le maillot bleu et blanc samedi à Lyon, un peu moins d’un an après son dernier match avec Agen. C’était le 23 décembre 2007. Le SUA avait battu Toulon 33-0 dans un match d’anthologie... et sa star fidjienne avait inscrit trois essais !

Ensuite, les méandres d’une vie sportive et personnelle tortueuse... Arrivé au club en 2004, meilleur réalisateur du Top 14 deux saisons de suite et élu meilleur joueur en 2006, il se perdit rapidement dans sa notoriété nouvelle. Arrivées retardées lors des reprises, absences répétées aux entraînements, suspension fin 2007 pour dopage au cannabis, libération du SUA en février 2008, vrais-fausses signatures au Racing-Metro et à Leicester... Son parcours fut tout sauf exemplaire.

"Il peut faire la différence"

Avec ce retour en Lot-et-Garonne, le joueur souhaite donner un nouvel élan à sa carrière. Et le SUA n’est pas rancunier. Malgré deux dernières saisons catastrophiques, il compte sur le retour de son enfant prodige pour faire rêver ses supporters à nouveau. Mais attention, pas de révolution pour autant assurent les Agenais : "Nous allons rester dans notre philosophie de jeu et garder le même discours. Au-delà de retour de Rupeni, c’est tout un groupe qui se construit", précise ainsi l’entraîneur Christophe Deylaud. Même son de cloche chez les joueurs, à l’image de l’ouvreur François Gelez : "Nous allons nous servir de son retour sans tout chambouler. Il ne va pas faire gagner l’équipe à lui tout seul, mais avec un jeu plus étoffé, plus précis et plus complet, il peut faire la différence."

En bref, apporter ce petit plus qui permettra à un SUA jusque-là correct de devenir bon et, peut-être, de marquer les points qui lui manquent pour faire partie des demi-finalistes. Car au-delà de ses relances venues d’ailleurs et de sa puissance dévastatrice, "l’effet Caucau" pourrait aussi se faire ressentir psychologiquement. Sur les Agenais autant que sur leurs adversaires. François Gelez en est persuadé, "rugbystiquement, il n’a rien perdu de son talent". Tout le reste du Pro D2 le craint. Début de réponse samedi à Vuillermet.