Une pénalité sur la transversale qui tombe du bon côté (53e). Un Chabal retourné par Fonua dans l’en-but au moment de conclure (74e). Ou une dernière charge d’Andrew Springgay qui offre la balle de match au SUA à 40 secondes de la sirène. Le succès des Agenais, jeudi soir face au Racing-Métro, n’a tenu qu’à un fil. Ou plutôt à un point (21-20) avec sept pénalités (sur huit tentatives) de leur ouvreur Valentin Courrent. Une troisième victoire cette saison à Armandie, la seconde consécutive après le succès (29-14) face à La Rochelle, qui fait référence.

Un groupe qui affiche bien plus de maturité

On ne change pas une équipe qui gagne. Le tandem Lanta-Deylaud avait décidé de faire confiance à la même équipe pour réussir le doublé face à La Rochelle et au Racing-Métro. Il s’agissait de « maintenir l’homogénéité et essayer de garder un maximum d’efficacité ». Avec une infirmerie qui s’est vidée, les entraîneurs agenais auraient-ils trouvé leur équipe type ? ça y ressemble. Et ça se sent au niveau du jeu, notamment en défense où le SUA a su résister dans les moments difficiles. « On a concrétisé tous les progrès », résume Christian Lanta.

Une action symbolise particulièrement les progrès agenais selon le manager du SUA : la dernière. « C’est une action pleine de maîtrise pour récupérer le ballon et se mettre en situation de scorer dans l’axe du terrain. On voit qu’on maîtrise mieux les choses, ce groupe prend de la maturité. Les garçons ont mis beaucoup d’enthousias-me et ont prouvé leur capacité d’adaptation à cette équipe du Racing. C’était intéressant de les provoquer. C’est un match référence dans le mental et la maîtrise. »

Un effectif qui monte encore en puissance

Les entraîneurs agenais peuvent enfin s’appuyer sur un effectif quasi au complet depuis quinze jours. Seuls le pilier Cabarry (genou) et les 3e ligne Campos et O’Sullivan (hernie discale) sont à l’infirmerie. La seule inquiétude concerne l’ailier Saïmoni Vaka, touché à l’épaule gauche jeudi soir après avoir été opéré de la droite cet été.

Le centre argentin Miguel Avramovic (fracture d’un pied) devrait enfin reprendre la compétition à la fin du mois. Avec l’arrivée (mardi) du 3e ligne sud-africain Hendro Scholtz, la concurrence est attisée à tous les postes. De quoi tirer encore vers le haut une équipe où Dulin éclate, Courrent assure et rassure, et les Tongiens Fonua et Fono pèsent enfin de tout leur poids.

Un capital confiance et un match à quatre

En battant La Rochelle et le Racing Métro 92 à Armandie, le SUA est la première équipe concernée par le maintien à enchaîner deux succès. « On reste dans la course, résume Christian Lanta. Une telle victoire donne de la confiance et un peu plus de motivation. C’est à travers ça qu’on trouve plus de cohésion et qu’un groupe se construit. »

Et la lutte du SUA ne se résume plus à un match à trois avec La Rochelle (19 pts) et Bourgoin (10 pts), mais à quatre avec Brive (19 pts). « Le championnat est long, chacun fait son chemin », prévient Lanta. Mais le Brive-Agen, pour la reprise le 4 décembre, comptera double. La pression sera sur les Coujoux. Le SUA aura l’occasion de sortir pour la première fois de la zone rouge.

Un public retrouvé fidèle à Armandie

Armandie a battu jeudi soir son record d’affluence cette saison avec 10 568 spectateurs qui avaient enfin enfilé leur costume de supporters. Cela n’a sûrement pas échappé aux dirigeants agenais qui déci- deront lundi s’ils délocalisent ou non au stade Chaban-Delmas de Bordeaux la réception du Stade Toulousain prévue le 29 décembre.

« Je ne vois pas l’utilité de le faire, prévient Christian Lanta qui ne participera pas à la réunion lundi. On commence un peu à atteindre le niveau du Top 14 et on a un public qui est en train de se créer. Je préfère jouer à Armandie archi-plein que dans un stade qu’on ne remplira pas. Il n’y a pas de calcul à faire. Et ce serait rendre les choses plus difficiles pour le sportif. »