Histoire du Rugby

William Webb Ellis aux origines
vendredi 3 février 2006
par  Stango
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On raconte qu’un jour de 1823, dans la ville de Rugby , un jeune anglais nommé William Webb Ellis et dont l’avenir ferait un pasteur, ramassa, lors d’une partie de football, le ballon rond et l’emporta derrière les buts. Shocking !

A la recherche de ses racines, le rugby hésite entre le geste fou d’un lycéen, William Webb Ellis, lors d’une partie de football, et un lien de parenté avec la "soule" ou le "cad". L’histoire officielle a retenu un nom, et une date. Un jour de l’automne 1823, sur le terrain "big side" de la Public school de Rugby, dans le centre de l’Angleterre, un élève, William Webb Ellis, s’empara du ballon, "au mépris des règles du football", pour aller le déposer derrière la ligne adverse. Ce geste fou fut diversement interprété.

On mit d’abord en doute la probité de l’inventeur, un adolescent de 16 ans surpris en train de tricher lors d’une composition de latin quelques jours plus tôt.

Et puis, les Irlandais proclamèrent que William Webb Ellis s’était inspiré du "cad", un sport qu’il avait pratiqué en compagnie de ses cousins. D’autres jurent que ce sport est un descendant direct de la "soule", un jeu ancestral par lequel chaque village défendait sa réputation. D’abord pratiquée exclusivement à Rugby, cette discipline s’imposa rapidement dans les autres Public school, où l’on formait la future élite, avant de gagner la France, via Le Havre, et les autres nations britanniques. Premier Tournoi.

Au milieu du XIX siècle, le rugby n’est qu’une forme particulière de football, dont les règles varient d’un établissement à l’autre.

Il se différencie par la possibilité de porter le ballon, qui n’est pas encore ovale, de former de gigantesques mêlées impliquant tous les joueurs, et par la capacité de stopper l’adversaire par un coup de pied (hacking) ou un croc en jambe (tripping).

Pour se démarquer des hérétiques, les tenants du jeu au pied créèrent en 1863 la Football association (FA), qui proscrit l’usage de la main et les contacts.

En réponse, la Rugby football union (RFU) fut crée en janvier 1871 dans un restaurant de Londres. Dans la foulée, on organisa la première rencontre internationale de l’histoire, entre l’Ecosse et l’Angleterre, disputée le 27 mars 1871 à Edimbourg, seulement deux mois après la fondation de la RFU. Puis le premier Tournoi, réunissant quatre nations, l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande et le pays de Galles fut joué en 1884 et l’International board (IRB, autorité suprême) fondé en 1887.

Sport d’essence bourgeoise et aristocratique, pratiqué dans les Public Schools et les universités, le rugby trouva également un terrain fertile dans les milieux ouvriers, en particulier dans le Yorkshire et le Lancashire, dans le nord de l’Angleterre. Rompus aux travaux physiques, notamment dans les mines, les ouvriers trouvèrent dans le rugby un terrain d’expression idéal, où ils imposèrent rapidement leur domination aux "white collars", les cols blancs, intellectuels du sud aux mains lisses, issus des universités. Ces deux mondes différents devinrent rapidement antagonistes.

Laissés libres par leurs employeurs le samedi pour pratiquer le rugby, les ouvriers du Nord furent rapidement taxés de professionnels.

La scission entre les deux parties fut entérinée le 22 août 1895, lorsque 22 clubs du Nord de l’Angleterre, réunis au George Hotel d’Huddersfield, créèrent la Northern Union, ancêtre de la Rugby League, professionnelle et treiziste.

Pendant ce temps, la RFU refusait toute référence à l’argent, estimant que le sport devait constituer un simple divertissement pour gentlemen.

Le rugby resta longtemps imprégné de cette philosophie puisque l’officialisation de la pratique professionnelle n’intervint qu’en 1995. Un siècle après le schisme d’Huddersfield. William Webb Ellis était loin d’imaginer toutes les conséquences de son geste fou sur le terrain "big side" de la Public school de rugby. Il se détourna d’ailleurs bien vite de son invention, pour intégrer les ordres anglicans. On perdit même la trace du géniteur, jusqu’en 1959, où sa tombe fut découverte dans le vieux cimetière de Menton, dans le midi de la France.


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